Suspendu quatre-vingt-dix jours par son comité d’éthique, le Suisse Joseph Blatter, président de la Fédération internationale de football (FIFA) depuis 1998, a décidé de régler ses comptes. Après s’être longuement livré à l’agence russe Tass en début de semaine, le roué Valaisan a accordé, vendredi 30 octobre, un entretien au journal anglais the Financial Times. Pour la deuxième fois en quelques jours, il accuse nommément l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, et le patron de l’Union des associations européennes de football (UEFA), Michel Platini, candidat à sa succession mais lui aussi suspendu trois mois, d’être directement responsables de la victoire du Qatar, lors du vote d’attribution du Mondial 2022 organisé le 2 décembre 2010.
Selon le patriarche du foot mondial, 79 ans, « c’était dans les coulisses. Il y avait un arrangement diplomatique » pour que les Mondiaux 2018 et 2022 aient respectivement lieu en Russie et aux Etats-Unis. « Allons vers les deux plus grandes puissances lors du vote (…). Mais ceci a été remis en cause par l’interférence gouvernementale de M. Sarkozy, président français, avec la contribution de l’un de ses compatriotes [Michel Platini qui a publiquement reconnu avoir voté pour le richissime émirat], qui ne l’a jamais nié, et qui a amené d’autres votants avec lui, assure l’Helvète. Ainsi, nous sommes au final dans une situation où personne n’a compris pourquoi le Mondial 2022 allait dans l’un des plus petits pays du monde. »
« C’est la volonté du chef de l’Etat »
« Si vous voyez ma tête quand j’ouvre l’enveloppe, je n’étais pas le plus heureux des hommes en disant que c’était le Qatar, sans aucun doute », glisse « Sepp » Blatter. Lâchant ses coups sans retenue, le quasi-octogénaire raconte : « Une semaine avant le vote, j’ai reçu un appel téléphonique de Michel Platini et il m’a dit : “Je ne suis plus ton plan car le chef de l’Etat m’a dit que nous devrions prendre en compte la situation de la France.” Et il m’a dit que cela concernerait plus d’un vote car il y avait un groupe de votants avec lui. »
« Je lui ai dit : “Vous ne pouvez pas faire cela car cela va tout changer”, poursuit Blatter. Il m’a dit : “Si c’est la volonté du chef de l’Etat, que feriez-vous si quelqu’un vous le demandait (…) ?” Je lui ai dit que j’aurais répondu : “N’interférez pas dans le sport”. En Suisse, ils ne le font pas (…). La situation a aussi changé, car il y a eu une sorte d’arrangement entre l’Espagne et quelques votants sud-américains qui se sont reportés sur le Qatar : vous votez pour moi et je vote pour vous. »
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